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Du 4 au 10 juillet 2021, direction la côte normande pour 8 enfants de la métropole lilloise, habituellement accompagnés ou non pour notre association. Lissoune Touré, maman de Théo, 9 ans, revient sur ces vacances, une première pour son fils et elle.

En juillet dernier, pour la première fois, Théo, 9 ans, a fait ses valises pour partir sans son père ou sa mère. Seule contrainte pour l’enfant, impatient de se faire de nouveaux copains : choisir seulement deux doudous parmi tous ceux qui occupent sa chambre. « Théo était très pressé de partir », se souvient Lissoune Touré, sa maman.

Une coupure

C’est par l’intermédiaire du GAPAS – partenaire de notre association depuis les débuts de notre plateforme d’accompagnement et de répit des aidants – que Lissoune Touré a eu connaissance de ce séjour en Normandie. Une semaine de vacances pour Théo et une pause bienvenue pour sa maman : « J’étais dans un état de fatigue avancée, à bout. Je saturais entre le travail et mes deux jours de repos consacrés à accompagner Théo à des rendez-vous ou des activités. » Sans compter les nuits ponctuées de réveils et les journées à cent à l’heure. « Théo est opérationnel à partir de 6 heures et ne s’arrête plus jusqu’au soir. C’est au moment où j’en avais le plus besoin que cette solution est apparue. »

Tous deux sereins au moment du départ, mère et fils se quittent sans se donner de nouvelles pendant une semaine. « J’étais orientée par une professionnelle du médico-social et je connaissais Les Papillons Blancs de nom. Nous avions tous deux besoin d’une coupure. »

Théo part 7 jours avec 7 autres enfants et adolescents en Normandie, lors d’un séjour conçu par l’association L’Ecole Buissonnière – organisatrice de séjours adaptés pour des enfants et adolescents – à la demande des Papillons Blancs de Lille. Certains enfants sont ou ont été accompagnés par notre association, d’autres non. Le séjour a été pensé pour favoriser une première expérience pour les enfants mais aussi un répit pour les familles.

J'ai lâché prise.

Le petit groupe rejoint un gîte situé entre Fécamp et Dieppe, à quelques kilomètres seulement de la côte d’Albâtre. Equitation, parc de jeux, balades en bord de mer… Les activités s’enchaînent mais ce que retient surtout Théo, à son retour, c’est d’avoir été « avec les copains ».

Lissoune Touré peut quant à elle rattraper un gros retard de sommeil et se détendre. « J’ai lâché prise. Pendant une semaine, je n’étais plus la maman d’un enfant autiste. J’ai pu penser à autre chose, aller au musée, sortir sans mon téléphone sous la main “parce qu’on ne sait jamais”. »

Des changements dès le retour

Au retour de Théo, les changements sont aussi flagrants qu’inattendus. La semaine a agi comme un déclic : « Nous nous sommes retrouvés comme si nous avions mûri tous les deux. Théo m’a demandé plus de liberté, comme s’il me disait “arrête de t’inquiéter”. Il est plus indépendant, a appris à se laver seul. » Les repas se déroulent plus calmement, les nuits aussi. « Théo dormait avec moi depuis deux ans et demi. Au retour, il a regagné sa chambre sans problème et a pu m’expliquer qu’il avait simplement besoin d’un peu de lumière la nuit. »

Cet été, mère et fils ont partagé des moments agréables, moins conflictuels, et retrouvé goût à des activités longtemps mises de côtés, comme les sorties dans des centres commerciaux, redemandées par Théo lui-même.

L’Ecole Buissonnière programme plusieurs séjours chaque année. Lissoune Touré et le papa de Théo réfléchissent déjà à inscrire leur fils en 2022 pour un nouveau séjour et envisagent cette fois une durée de 15 jours.


Article extrait du magazine PBL n°17 - septembre 2021


 

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